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SAINT STAPIN

​​La légende de St Stapin

Stapin serait né au début du VIIème siècle dans un hameau près de Dourgne appelé En Lanet, au lieu-dit Les Mirgues. Au milieu des champs se trouve une parcelle de terre non cultivée que les gens du hameau appellent Lou Camp de Sant Estapi.
Stapin préfère la vie érémitique aux plaisirs de la vie courante et pour cela, il décide de vivre seul sur un plateau désertique, celui du désert de St Ferréol.
Très vite sa popularité augmente, il est connu pour sa sagesse et surtout pour ses guérisons. L’histoire ou la légende nous dit qu’il guérissait les goutteux, mais aussi les infirmes et les malades de toutes sortes. On venait ainsi le consulter de très loin. Au milieu de sa vie, peut-être vers l’an 685, il est sollicité pour devenir l’évêque de Carcassonne, cette idée lui fait peur, on vient jusqu’à Dourgne pour le chercher, il se cache alors dans les grottes de la région, notamment dans le Trou Cruzel.
On le décide enfin, mais il ne peut résister à l’attrait de ses montagnes qu’il vient revoir souvent. Sur son chemin, entre Dourgne et Carcassonne, il se repose à Ventenac, petit village de l’Aude qui le vénère encore aujourd’hui.
Il quittera son poste quelques années avant sa mort pour revenir dans les montagnes de Dourgne.
Les raisins de St Stapin:
A cette époque, nous raconte Théophile Azemar, « les Arabes avaient franchi les Pyrénées et établi leur camp en Septimanie, l’étendard vert du prophète flottant sur les murailles de Carcassonne, on vit alors une population désolée gravir les pentes méridionales de la Montagne Noire et se diriger vers la ville de Dourgne pour y revoir son pontife vénéré. Emigrant d’Espagne, ils avaient apporté avec eux, les plantes et les fruits de leur pays: la vigne et le raisin. C’est grâce à leur industrie que la vigne remplaça sur nos coteaux les forêts séculaires. Le souvenir de cette immigration s’est conservé jusqu’à nos jours, de tous temps, le 6 août, jour de la fête de notre saint protecteur, alors que dans nos contrées le fruit de la vigne est loin d’être mûr, l’on voit à côté du buste du pontife, une corbeille de raisins noirs venus du Bas Languedoc.
Les enfants présentés par leur mère en détacheront quelques grains, après avoir fait un grand signe de croix et déposé une petite offrande dans le bassin disposé tout près à cette fin. »
St Stapin est honoré en Languedoc, bien-sûr, mais aussi à Ahnée en Belgique, à Lyon en l’église de la Croix Rousse, à Milan, à Palerme et à Barcelone. Mais c’est à Dourgne et aussi à Massaguel, qu’incontestablement, Stapin est le plus vénéré depuis des siècles.
Les reliques de St Stapin à Dourgne. (D’après un chroniqueur anonyme en 1889.)
La découverte d’une relique, insigne de St Stapin, à la paroisse St Denis de la Croix Rousse à Lyon, fournit à Dom Romain Banquet l’occasion de se dévouer pour sa paroisse natale et pour son glorieux protecteur. Dom Romain, non content d’obtenir un fragment considérable de relique, procura à celle-ci un magnifique reliquaire, don d’une personne généreuse, et tout fut prêt pour une translation solennelle à l’avant-veille de la fête du saint le 4 août 1889. Quatre moines bénédictins vinrent du monastère de Mottes pour porter la relique de Lempaut à Dourgne en procession.
Le 27 décembre 1885.
Il était beau le spectacle offert par ces milliers de chrétiens dont les rangs se déroulaient en spirales en suivant les lacets de la montagne. Monseigneur l’Archevêque, entouré d’une nombreuse couronne de prêtres, fermait la marche et présidait la cérémonie. Devant le clergé, s’avance le char traîné par des bœufs aux cornes d’or couronnées de laurier, sur lequel est dressée la statue de St Stapin. Une couche épaisse de glace recouvre le chemin, il est glissant. Plus de la moitié de la route est faite, mais plus la marche devient pénible, difficile, périlleuse. On déclare qu’il est impossible d’arriver au sommet de la montagne. Monseigneur bénit la statue, le Père Romain console agréablement les pèlerins qui n’auront pas le bonheur, aujourd’hui même, de voir l’image du saint occuper la place qu’il lui est destiné.
Il nous promet de revenir le 6 août, le jour de la fête du saint, assister au complément de la cérémonie. Mgr l’Archevêque nous assure, lui aussi, qu’il veut revenir dans cette circonstance. Tout le monde se retire joyeux, en pensant que cette belle fête aura encore un plus beau lendemain.
Le 6 août, M. le Curé de Dourgne verra sa belle œuvre couronnée, nos espérances seront réalisées et les vœux de tous les fidèles qui aiment St Stapin et ceux qui s’intéressent à l’honneur de son culte seront pleinement satisfaits.
Etymologie du mot STAPIN: (D’après Bertrand de Vivies)
- Stare: nom latin, se tenir debout sur ses jambes.
- Espie: dérivé de estapo, indique une étape ou celui qui donne une étape.
- Estapiner: dans le dictionnaire provençal de Mistral, sautiller d’un pied sur l’autre.
Trois étymologies intéressantes dans la mesure où elles touchent directement aux pieds dont St Stapin est chargé d’alléger les maux.

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