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Les ardoisières

Un groupe d’ardoisiers au début du siècle pose pour le photographe dans le chantier principal de Limatge : le directeur, M. Morand est en haut à droite avec le chapeau. On peut reconnaître Léopold Augé, Victor Bénazeth et un certain Jean dit En Nicarel de la Montagnarié.

Les ardoisières de Limatge :
Dans l’annuaire du Tarn de 1860 on pouvait lire: le schiste, plus abondant et ordinairement brun ou gris, est fréquemment ardoisier et on l’exploite comme tel notamment à St-Aignan, près de Lacaune et à Dourgne.


En 1888, à Dourgne, des règlements précis régissent l’exploitation des ardoisières communales. Une commission mi-partie de conseillers municipaux et d’ardoisiers délimitera les concessions et le transport des déblais, proportionnera les surfaces concédées au nombre d’ouvriers employés et à la qualité d’ardoise extraite.
Cette exploitation de l’ardoise à Dourgne remonte, dit-on, à l’époque romaine. Il est difficile aujourd’hui de dater avec précision le début de l’exploitation des ardoisières de Limatge, lieu appelé autrefois « l’Alleu del Fossat ».
En 1885, plusieurs exploitants travaillent sur divers chantiers, ils se nomment:
-Auguste FABRE à Limatge,
-Mathurin FABRE,
-FONTES,
-SEGUIER,
-VEYRIE,
-BOYER.

En 1887 viennent s’ajouter à cette liste: Abert, Alboui, Armand, Audié, Augé, Benazeth, Bertoumieu, Béteille, Bonafous, Bonnet, Bouisset, Carrière.

L’annuaire du Tarn de cette année ne précise pas les différents lieux d’exploitation. En effet, à l’aube de ce siècle, ils sont plus d’une centaine, 109 exactement, à travailler à la carrière de Limatge, venant de Dourgne, mais aussi d’Arfons, de St-Amancet, de Massaguel. C’est à pied qu’ils rejoignaient le matin comme le soir le lieu de travail ou leur foyer.
Ils n’oubliaient pas, même après une dure journée de labeur, de cultiver quelques légumes à la belle saison dans leurs "bouzigues" (jardins) implantées de part et d’autre du chemin d’accès à l’ardoisière.
Ils rentraient avec la nuit, en laissant traîner leur bâton ferré avec un bruit caractéristique, un gros fagot de bois sec sur les épaules. Le temps était bien employé.




En mars 1904, éclata une grève des ardoisiers qui réclamaient une augmentation de 0,25franc  pour une journée de 8 heures. On put les voir descendre à Dourgne en cortège avec des drapeaux rouges et en chantant, sur l’air de la Carmagnole, ces paroles en patois:
« Uno Arfountolo, escoutas pla,
Uno Arfountolo, escoutas pla,
Uno damo voulio sembla,
Mès es qu’un vielh fagot... »
Toutes ces paroles étaient destinées à la femme du patron d’alors (M. Fabre) qui, parait-il, influençait beaucoup son mari. Elle venait d’Arfons, ne savait presque pas parler le français mais se faisait passer pour une grande dame, ce qui ne plaisait pas toujours aux pauvres ardoisiers qui subissaient souvent ses décisions.








Le transport de l’ardoise de toiture se faisait, bien évidemment, avec des charrettes tirées par des vaches ou des bœufs. Elles étaient souvent entreposées au bout du faubourg en attente de traction.








































































Ce transport était effectué par les agriculteurs locaux qui n’avaient plus de travail, l’hiver ou après les moissons. Ils ne pouvaient faire qu’un voyage par jour et ne transportaient que 15 toises (60m²)




Sur le chemin d’accès à la carrière, les ouvriers avaient découvert un filon de grès. Cette pierre, découpée, était utilisée pour affûter les outils de taille et même, beaucoup plus tard, les disques en tungstène et diamants.






  Différents chantiers s’étageaient dans la carrière à ciel ouvert:
- sur le côté nord: les chantiers de St-Ferréol, du Bureau, de la Forge et de la Cuisine.
- sur le côté sud: les chantiers du Peuplier Haut, du Peuplier Bas, de Port-Arthur et de la Sauzo.














































































A la fin du siècle dernier, pour couvrir l’usine textile de Lastours, les ardoisières de Dourgne, qui employaient alors plus de cent ouvriers, détachaient leurs équipes de couvreurs auxquels s’ajoutaient les charpentiers et les ferblantiers pour un travail en commun.
Les différents propriétaires exploitants à se succéder à la tête des ardoisières de Limatge:
-Fabre
-Morand
-De la Roque
-Bénazeth Henry.
-Bénazeth Ernest.
Un contrat d’exploitation fût signé en 1936 pour 99 ans.

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