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Pierre Alexis Jean JAURÉS

L'arrière grand-père de Jean JAURÈS

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Déjà au 18ème siècle, les JAURES constituaient plusieurs foyers, à La Montagnarié, sur la commune de Dourgne.
A partir du mariage, sous la Régence, de Jean Jaurès avec la fille de Jean-Jacques MIJOULE, maître boulanger, les Jaurès appartiennent à la petite bourgeoisie locale. Un fils de Jean, Ferréol, se marie avec une CALCAT, un nom qui a laissé sa marque. Un autre, Guillaume, devient, en 1751, le gendre de son voisin SAUSSOL, « fabriquant » comme lui.
Marguerite SAUSSOL, épouse de Guillaume JAURES, mit au monde, le 22 mai 1753, un fils prénommé Jean comme il se devait. Jean JAURES et Marie GUIBAUD eurent cinq fils: jean-François, Auguste, Jean-Guillaume, Paul, Pierre-Jean et une fille Jeanne-Marie-Rose.
Jean JAURES, après la Révolution, abandonna la maison familiale de La Montagnarié et s’établit « négociant en laines » dans la rue de la Platée, à Castres.
Le 31 mai 1793, les sans-culottes envahirent la Convention et exigèrent l’arrestation des députés Girondins. Cette arrestation eu lieu le 2 juin. Dès que la nouvelle en parvint dans le Tarn, les castrais s’insurgèrent (Castres était alors le chef-lieu du département). L’un des leaders de la Gironde n’était-il pas Alba LA SOURCE, député à la convention. Dès le 7 juin, le Conseil Général du département se réunit et décida l’envoi d’une adresse à la Convention. En séance publique, l’assemblée qui suivit arrêta unanimement « et aux acclamations du peuple », le texte de l’adresse et désigna pour le porter deux commissaires, les citoyens NAZON et JAURES. Ils partirent donc pour Paris, porteurs de ces déclarations incendiaires confortées par l’adhésion à leur teneur des autorités de la ville d’Albi. Au passage, ils s’informèrent sur l’état d’esprit régnant dans les départements traversés. Dans la capitale, et après avoir pu présenter leur adresse, ils comprirent dans quel guêpier ils s’étaient fourrés. Quand, semi clandestinement, Jaurès et Nazon eurent regagné leur département, le vent et les vestes y avaient tourné...
MARAT, qu’Alba La Source, avait mis en accusation, avait été assassiné le 13 juillet. A Castres, les sociétés populaires et les clubs tarnais s’étaient rangés au côté du gouvernement révolutionnaire. Nos émissaires, anti-maristes, constituaient des boucs émissaires rêvés, des suspects tout trouvés. En vertu de la loi du 17 septembre, ils furent arrêtés.
Pierre-Alexis-Jean Jaurès, par ordre du Comité Révolutionnaire, fut conduit dans la maison de réclusion de Castres le 19 octobre. Il fut, peu de temps après, renvoyé chez lui, à Dourgne, sous surveillance de la municipalité. Le 8 décembre, se présentèrent en sa maison d’habitation Baptiste FABRE, officier municipal de la commune, et Bertrand ABRIAL, commissaire nommé par la Société Populaire. Ils venaient procéder, par approximation, à l’estimation de la fortune de Jaurès. Celui-ci leur exhiba de suite toutes les laines et fils qui pouvaient se porter à environ 159 quintaux et que l’on pouvait mettre à 40 sols la livre.
Pierre-Alexis-Jean Jaurès, fils de Guillaume, facturier du hameau de la Montagnarié, et de Marguerite Saussol, était né le 22 mai 1753 à Dourgne. Le 8 juin 1779, il avait épousé, à Labruguière, Marie Guibaud qui lui donna cinq enfants: Jean-François (né le 23 mai 1780), Augustin (né le 27 octobre 1781), Jean-Guillaume-Hypolite (né le 28 février 1783), Pierre-Jean (né le 11 août 1785, le grand père de Jean Jaurès le Grand) et Jeanne-Marie-Rose (née le 28 novembre 1787, à Dourgne comme tous ses frères).
Après avoir fait l’inventaire des biens de Jaurès, le représentant en mission décrétait: « les officiers municipaux de la commune de Dourgne mettront en liberté le citoyen Jaurès sous surveillance ». Le citoyen Jaurès, Girondin, « ennemi de la Révolution », n’était donc plus sous surveillance.
Excédé, Jaurès quitta Dourgne et s’installa à Castres où il mourut le 5 mars.
La Revue du Tarn N° 143.
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