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Isabelle RIVIÈRE

Isabelle Fournier est née, de parents instituteurs, le 16 juillet 1889, à La Chapelle-d’Angillon, à la limite de la Sologne, trois ans après son frère Henri, qui sera connu sous le nom d’Alain Fournier, l'auteur du Grand-Meaulnes.

Elève brillante au lycée de Moulins, elle viendra poursuivre ses études à Paris, avec son frère. A Lakanal, Henri s'était lié d'amitié avec un jeune Bordelais : Jacques Rivière. Bientôt, un grand amour unira celui-ci à Isabelle. Ils se marient en 1909. De légitimes ambitions littéraires, et le même ardent désir de découvrir la vérité, animent ce trio qui se mêle avec enthousiasme à la vie artistique et littéraire, particulièrement riche à cette époque. La Nouvelle Revue Française, fondée en 1909 par Gide, Copeau, Schlumberger, prendra Jacques Rivière comme secrétaire en 1911. Isabelle le seconde dans ses activités de rédacteur et de critique. Une petite fille leur est née l'été précédent.

La guerre avec l'Allemagne éclate en août 1914. Mobilisés et envoyés au front, Jacques Rivière, sergent, est porté disparu le 24 août, Henri Fournier, lieutenant, disparaît à son tour le 22 septembre. De ce dernier, on ne retrouvera nulle trace. Jacques Rivière, prisonnier à Koenigsbrück, au bout de trois ans est envoyé en Suisse comme interné malade. Rapatrié en juillet 1918, il reçoit de ses amis de la N.R.F. la mission de diriger la revue qui reparaît en 1919. Un fils naît en 1920.
Terrassé par une fièvre typhoïde, Jacques Rivière meurt le 14 février 1925.

Veuve à trente-cinq ans, avec ses deux enfants, Jacqueline et Alain, Isabelle sera professeur à l’Alliance Française de 1925 à 1929. Puis elle décide de se consacrer entièrement à la mémoire de son mari et de son frère. Elle va publier peu à peu tous les inédits qu'ils ont laissés, toutes les correspondances. Par les livres qu'elle écrivit ensuite, où elle n'a voulu que restituer, pour les innombrables lecteurs qui les aimaient l'un et l'autre, leur vrai visage, Le Bouquet de Roses Rouges, 1935, Images d'Alain Fournier, 1938, Vie et passion d'Alain Fournier, 1963.

En 1937, elle quitte Paris, s'installe à Dourgne, à proximité de ses enfants entrés en religion. Possédée comme son mari et son frère de la passion des âmes, elle a publié aussi quelques oeuvres qui sont le fruit d'une constante méditation spirituelle.
Elle meurt à Dourgne à l’âge de 82 ans le 18 juin 1971.

Edmond Durand, dans son histoire N°4 de décembre 2003 nous relate que « de sa fenêtre du levant, Isabelle Rivière voit les deux clochers de 1927 et de 1935. Chaque jour, sa petite Simca noire la conduit aux offices. Elle s’est installée chez nous à proximité de sa fille Jacqueline, moniale à Ste Scholastique. Des étudiants et des savants de toute la France viennent la consulter. Hermine Rey, la gouvernante dourgnole, les introduit dans la longue pièce fraîche, tout en rayons de livres, de manuscrits et de photos. Sa voix douce fait revivre la Sologne, où son père était instituteur de campagne, les rêves de son grand frère Henri-Alain, auteur du Grand Meaulnes, ou le Paris d’avant et d’après 1914. Elle a même très bien connu Charles Péguy et conserve la correspondance de celui-ci avec Alain Fournier. Tout cela est là, dans la bibliothèque, avec les éditions successives des livres de Jacques Rivière, fondateur de la Nouvelle Revue Française et avec les exemplaires originaux des Cahiers de la Quinzaine tels que les imprima Péguy lui-même. »


Isabelle RIVIERE

Lettre d'Henri Alban FOURNIER, dit Alain FOURNIER (Le grand Meaulne) son frère

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