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Edmond DURAND

  Edmond Durand est né à Dourgne le 16 avril 1921. Il devient enseignant. Il est très connu de tous les dourgnols grâce à ses nombreux écrits sur le village, mais aussi grâce à son « Voyage à travers la Montagne Noire ». Toute sa vie il porta une affection particulière à son village, à sa rue, la rue de Rome, ainsi qu’à ses habitants qu’il connaissait si bien. Nous aimions beaucoup la façon dont il parlait des gens, il savait avec quelques mots bien choisis les faire revivre dans ses dernières lignes « pour notre histoire ».

Ce que l’on connaît peut-être moins bien sur Edmond, c’est son action durant la seconde guerre mondiale et plus particulièrement celle qu’il a vécue avec son supérieur, François Houpe, à l’école supérieure de Castres en 1943.
L’école primaire supérieure et professionnelle de Castres était dirigée par François Houpe. L’établissement comprenait un internat dont le jeune surveillant général Edmond Durand assurait la responsabilité. Lors de la rentrée d’octobre 1943, le directeur admit comme internes onze adolescents de douze à dix-huit ans, et les présenta, conjointement avec Edmond Durand comme des réfugiés d’Alsace.
Ils étaient en fait des fils d’immigrés juifs : huit d’entre eux avaient jusqu’alors été placés dans la maison d’enfants EIF de Moissac (82) tandis que les trois autres venaient du home-OSE du château de Chabannes (23). A l’automne 1943, ces deux institutions avaient dispersé tous leurs pensionnaires par soucis de sécurité. Chacun des nouveaux internes portait une identité d’emprunt. L’année scolaire à Castres se déroula sans encombre. Deux des internes « alsaciens », Simha Aron et Georges Wajnberg, fréquentaient l’école primaire voisine et obtinrent leur certificat d’études. Bernard Kaliksztejn passa avec succès les épreuves du CAP de menuiserie. Mais le 1er juin 1944, sur ordre de l’académie, l’internat ferma ses portes. Tandis que les « Tarnais » se rendaient chez leurs parents, les jeunes juifs furent repris en charge par les responsables clandestins des EIF et de l’Home-OSE. Le plus jeune des internes cependant, Georges Wajnberg, fut accueilli et « planqué » par Edmond Durand à son domicile à Dourgne où il habitait avec sa mère et sa grand-mère, veuves toutes les deux.
« Je n’oublierai jamais l’affection qu’ils m’ont témoignée tous les trois, a écrit Georges, lui qui était si jeune, sa mère, madame Alice, une femme bonne et généreuse, ainsi que grand-mère, madame Léontine. J’ai été nourri, habillé, choyé et protégé » Georges a longtemps correspondu avec cette famille qui l’avait recueilli pendant 4 mois, alors que ses parents, il l’apprit plus tard, avaient été gazés à Auschwitz. Sauveur d’enfants juifs, le directeur de l’EPS de Castres, François Houpe, fut aussi un héros de la résistance et un sculpteur. Après la guerre, il fut élu maire de Castres.
Le 2 août 1999, Yad Vashem a décerné à François Houpe et à Edmond Durand le titre de Juste des Nations.
En 1950, licencié en Histoire-géographie, Edmond est surveillant au collège moderne de Castres. En 1954, il est nommé surveillant général au collège de Concarneau, dans le Finistère. En 1964, c’est l'année de l'arrivée à Angers où il sera d'abord censeur du Lycée David d'Angers avant de devenir, pour onze années, principal du Collège Chevreul.
Edmond Durand décèdera à Angers en 2006

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