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Amiral Jean ABRIAL

L’ascendance paternelle de l’amiral Abrial le rattache à Dourgne, où, depuis plusieurs générations, un domaine familial a fixé les siens. C’est là que mourait, le 10 avril 1903, son grand-père, Raymond Abrial, ingénieur en chef départemental des Ponts et Chaussées. Le Tarn lui doit sa carte routière et administrative qui figure encore aujourd’hui (1941) dans les mairies. Issu d’une vieille famille dourgnole depuis plus de deux siècles, Jean Abrial est né le 17 décembre 1879 à Réalmont où son père était fonctionnaire des finances. Il accomplit une brillante carrière dans la marine de 1896 à 1939.
Il est successivement lieutenant de vaisseau sur le cuirassé Jean-Bart en 1914, (spécialiste de la lutte anti-sous-marine), puis en 1920 capitaine de frégate et capitaine de vaisseau en 1925. Il fait le tour du monde comme commandant du croiseur de 7 500 tonnes Tourville, puis commandant en chef en 1936 de l'escadre de Méditerranée.
Successivement commandant de la 1ère Division Légère puis de l’Escadre de la Méditerranée, il est nommé en décembre 1939, commandant en chef des forces maritimes du Nord et assume avec toute son énergie la défense de Dunkerque cherchant à sauver de la tourmente tout ce qui pouvait l’être. Sous son commandement, 200.000 anglais et 100.000 français ont pu être embarqués et transportés en Angleterre.
Citation à l’ordre de l’armée de Terre du Général WEYGAND à l’Amiral ABRIAL :
« Par son énergie, son calme imperturbable, son haut sentiment du devoir, et par l’habileté de son commandement, a réussi à repousser pendant cinq jours les attaques allemandes devant Dunkerque et à permettre l’embarquement des armées alliées. A donné à tous le plus bel exemple de sang-froid et d’héroïsme. » L’Amiral Jean Abrial écrivit ces quelques lignes en juin 1940 qu’il pria M. l’Abbé Roques, curé de la paroisse, de porter à la connaissance de la population de Dourgne: « J’adresse à tous les mobilisés de Dourgne, dont je suis le doyen, le témoignage des sentiments affectueux que je ressens pour eux. A l’heure où la France a besoin du dévouement de tous ses enfants, je suis certain qu’ils sont prêts à donner leur vie, s’il le faut, pour le salut de la Patrie. Courage et confiance. » 
Il exerce en 1940-1941 les fonctions de Gouverneur Général de l’Algérie et fut ministre de la Marine du 29 novembre 1942 au 25 mars 1943. Cette « aide » au gouvernement de Vichy lui vaut après la guerre de graves ennuis. Il est arrêté à la Libération et condamné le 14 aout 1946, par la Haute Cour de justice à 10 ans de travaux forcés. Sa peine fut commuée en 5 ans de prison.
Le 2 décembre 1947, il est mis en liberté conditionnelle. Il est ensuite réhabilité en 1954 et a droit à sa mort aux honneurs militaires volontairement limités.
L’amiral Jean Abrial est mort le 17 décembre 1962 dans sa propriété de La Cave à Dourgne âgé de 83 ans.

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